
Le meilleur des mondes, c’est maintenant !
Après mon premier exercice sur le « confinement », je m’attaque aujourd’hui à un autre terme de la novlangue d’Etat, très en vogue ces derniers temps, la fameuse « distanciation sociale ».
Se pourrait-il, cher lecteur, qu’il existe encore une petite curiosité linguistique à découvrir ?
Il semble que oui.
Je lis sur le site Académie-française.fr en date du 7 mai 2020, que l’expression « distanciation sociale » est une transcription de l’anglais « social distanciation » assez peu heureuse, car elle désignait avant tout au dix-neuvième siècle « le refus de se mêler à d’autres classes sociales ».
Il est vrai que d’autres expressions actuelles dont font abondamment usage les medias et les politiciens, ont pour origine la langue anglo-saxonne. Cependant, elles font fréquemment l’objet d’une traduction erronée comme par exemple « social control », bien d’actualité, qui ne signifie pas « contrôle social » mais en réalité « domination sociale ».
Cessons là notre digression.
Face au délire prophylactique auquel sont en proie nombre de français, quelques réflexions me viennent à l’esprit.
Alors que le « Vivre ensemble » nous était martelé depuis des années par nos prétendues élites, voici que le coup de frein de la « distanciation sociale » met soudain un terme brutal à leur utopie humaniste. Quel recul, quel dommage vraiment…
D’aucuns, encore, préconisent l’usage de termes prétendument plus flatteurs : « respect de la distance physique », « respect de la distance de sécurité » : non, décidément, cette dernière expression ne s’applique qu’aux équipements industriels, ou bien aux véhicules en circulation autoroutière, pas à des êtres humains !
L’homme est un animal social par essence comme l’affirmait en son temps Aristote, et à sa suite saint Thomas d’Aquin qui enrichit cette assertion des principes chrétiens.
Jusqu’à quand ce bouleversement violent et inédit des interactions humaines va-t-il être accepté ?
Jusqu’à quand ces réflexes de défiance, de suspicion, de malveillance sanitaire supposée de la part du prochain vont-ils prévaloir ?
Faudra-t-il qu’à l’instar des « brigades sanitaires Covid-19 » nouvellement créées, des brigades R.D.S (Respect de la Distanciation Sociale) nous traquent dans les espaces publics, interviennent dans nos modes de vie domestiques pour interdire les tablées familiales trop propices à la propagation du virus, voire la prière familiale du soir au pied du crucifix ? Faudra-t-il que des drones à détection thermique survolent nos logements pour verbaliser les résidents trop affectueux, pour qu’enfin les esprits sortent de leur léthargie ?
Stoppons vite notre imagination et ne donnons pas de nouvelles idées liberticides à nos adversaires.
Ils sont devenus fous, vous dis-je !
Catherine TERIAC
18 mai 2020